Un septuagénaire se suicide à Thionville, mettant fin à son procès pour le meurtre présumé de sa femme

Un homme de 78 ans, qui comparaissait libre devant les assises de la Moselle pour le meurtre présumé de sa femme en 2019, a été retrouvé mort à Thionville ce mardi, mettant ainsi fin à son procès.

Le suicide de l’accusé

Le septuagénaire, identifié comme Gérard Lang, a été retrouvé sans vie au deuxième jour de son procès. En conséquence, l’action publique a été éteinte. La présidente de la cour d’assises de la Moselle, Delphine Chojnacki, a informé la cour du décès de l’accusé avant le début de l’audience de mardi.

Gérard Lang, qui avait été libéré pendant le procès, n’est pas revenu au tribunal pour le deuxième jour de son procès. En parallèle à cet événement, un corps a été repêché sur les bords de la Moselle tôt le matin à Thionville. Plus tard dans la matinée, l’identité de la victime a été confirmée par un médecin légiste.

Les faits reprochés

L’accusé était jugé pour avoir étranglé sa femme dans le sous-sol de leur domicile à Kanfen, près de la frontière luxembourgeoise, en mai 2019. Après avoir été arrêté peu de temps après les faits, l’homme avait reconnu le meurtre pendant sa garde à vue, dans le cadre d’une période de divorce difficile.

Le procès avait débuté lundi en présence de l’accusé, qui semblait rencontrer des difficultés à comprendre les accusations portées contre lui, suscitant plusieurs demandes de renvoi de la part de son avocat, Me Thomas Hellenbrand.

Me Hellenbrand a commenté la tragédie en soulignant l’aspect humain de la situation, exprimant qu’il est humain de ne pas juger les gens dans de telles conditions, notamment lorsqu’ils sont âgés. De son côté, Me Ulysse Gobert, avocat des parties civiles, a exprimé sa compassion envers la famille, soulignant que cette histoire reste un drame pour tous, ajoutant que l’absence d’une décision judiciaire en raison du décès de l’accusé est terrible.

Gérard Lang avait été placé en détention provisoire pendant 10 mois en 2019, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire au début de l’épidémie de Covid-19 en raison de son âge.

Contexte et réactions

La tragédie de Thionville intervient dans un contexte national marqué par les féminicides. En France, en moyenne, un féminicide se produit tous les trois jours. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a récemment indiqué que 94 féminicides ont eu lieu en 2023, en baisse par rapport aux 118 recensés en 2022. Cependant, cette diminution a été accueillie avec scepticisme par les associations féministes.

L’absence d’un procès et d’une décision judiciaire dans cette affaire met en lumière les défis liés à la justice et à l’humanité. La situation complexe de l’accusé, âgé et apparemment en difficulté lors du procès, soulève des questions sur la capacité du système judiciaire à traiter de tels cas, en particulier dans le contexte des drames familiaux et des affaires de violence conjugale.

La fin tragique du procès de Gérard Lang soulève également des questions plus larges sur les mesures de protection et de prévention des violences conjugales, ainsi que sur les réponses judiciaires adaptées aux accusés rencontrant des difficultés liées à l’âge ou à d’autres facteurs.

La réception mitigée des statistiques sur les féminicides par les associations féministes souligne l’importance de poursuivre les efforts pour prévenir les violences conjugales et protéger les victimes, tout en maintenant un système judiciaire équitable et adapté à l’ensemble des situations qu’il est amené à traiter.