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Polémique à Séville: Affiche de la Semaine Sainte jugée “offensante”

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Affiche de la Semaine sainte à Séville : Polémique autour de la représentation du Christ

Une affiche suscite la controverse

L’affiche officielle retenue pour les festivités de la Semaine sainte à Séville a déclenché une polémique. Réalisée par l’artiste sévillan Salustiano García, elle représente le Christ ressuscité, partiellement couvert au niveau de la taille par un linceul blanc. Cette représentation, considérée comme “la partie lumineuse de la Semaine sainte” dans le “style propre à ce peintre prestigieux”, a été vivement critiquée par les milieux ultraconservateurs, qui exigent son retrait, la jugeant “offensante” pour les catholiques.

Réactions de désapprobation

L’Institut de politique sociale (Ipse), une organisation de défense des “symboles chrétiens”, a qualifié l’affiche de “véritable honte et une aberration”, la jugeant “efféminée” et “maniérée”. De même, le parti d’extrême droite Vox à Séville a condamné l’affiche comme étant “provocante” et allant à l’encontre de l’objectif de “promouvoir la participation dévote des fidèles”.

La réponse de l’artiste

L’artiste Salustiano García s’est dit “surpris” par ces réactions, affirmant avoir peint une œuvre “sympathique” et “élégante” dans un esprit de “profond respect” pour les croyants. Il a réfuté les accusations d’aspect “sexué” attribuées à sa représentation du Christ, soulignant que dans l’art classique, le Christ est fréquemment représenté dénudé. En outre, il a exprimé son étonnement face à la politisation de son tableau, précisant avoir pris son fils comme modèle pour la réalisation de cette affiche.

Positionnement politique

Les socialistes, au pouvoir en Espagne, ont pris la défense de l’affiche, dénonçant les attaques comme étant “homophobes et haineuses”. Juan Espadas, responsable en Andalousie, a souligné la combinaison de “tradition et modernité” caractéristique de la région, rejetant ainsi les critiques formulées à l’encontre de l’œuvre de Salustiano García.

Contexte sociopolitique

L’Espagne, ayant dépénalisé l’homosexualité en 1978, est devenue l’un des pays les plus progressistes au monde vis-à-vis de la communauté LGBT+. Le mariage homosexuel et l’adoption pour les couples de même sexe sont légaux en Espagne depuis 2005. Cependant, malgré ces avancées, les traditions catholiques demeurent fortement enracinées dans le pays, notamment à Séville, considérée comme le berceau des processions de la Semaine sainte.

Conclusion

La controverse suscitée par l’affiche de la Semaine sainte à Séville illustre les tensions persistantes entre tradition et modernité, ainsi que les clivages politico-religieux au sein de la société espagnole. Cette affaire met en lumière les sensibilités entourant la représentation artistique de figures religieuses dans un contexte marqué par l’évolution des normes sociétales et des revendications identitaires.

Les événements à venir permettront de mesurer l’impact de cette polémique sur les festivités de la Semaine sainte à Séville et d’évaluer les réactions de la population face à cette affiche controversée.

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