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“Neuf hommes condamnés à des peines de prison pour trafic de déchets Belgique-France : un procès inédit dévoile un système lucratif”

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Trafic de déchets: Neuf hommes condamnés à des peines de prison

Un vaste trafic entre la Belgique et la France

Neuf hommes ont été condamnés, mardi, à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour un vaste trafic de déchets entre la Belgique et la France, un type de trafic très lucratif. Le tribunal correctionnel de Lille a condamné les neuf hommes à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour un procès inédit, relevant d’un type de trafic très lucratif.

Les principaux condamnés

Le principal protagoniste de ce trafic, Johnny Demeter, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement, avec la révocation de deux ans de sursis prononcés en 2016. Son avocat, Quentin Lebas, a jugé cette peine « lourde » bien qu’inférieure aux six ans requis, et a indiqué que son client se réservait le droit de faire appel. Sept autres hommes, dont quatre de la famille Demeter, ont été condamnés à des peines allant de 18 mois à trois ans ferme, et le dernier prévenu à la confiscation de sommes issues de ce trafic.

Peines complémentaires

Outre une amende de 50 000 euros et une interdiction définitive de gérer une entreprise de déchets, Johnny Demeter est également condamné à la remise en état du site de Rédange (Moselle) où quelque 250 tonnes se trouvent toujours, sous astreinte de 150 euros par mois.

Le procédé mis en place

Le système mis sur pied consistait d’abord à amener des tonnes d’ordures belges dans des centres de retraitement français, escroqués par l’usage de faux noms de sociétés et jamais payés. Par la suite, des camions d’ordures ont été déversés de façon sauvage dans des zones frontalières de Lorraine. Des terrains ont également été loués dans le nord de la France pour y abandonner des déchets. Le procès s’est tenu devant la Juridiction interrégionale spécialisée, une première en France, dans un trafic de déchets.

Les conséquences financières

Le tribunal a également condamné la plupart des prévenus à verser, en cumulé, des centaines de milliers d’euros de dommages-intérêts à Suez, d’autres compagnies escroquées, des associations de protection de l’environnement ou encore la commune de Rédange. L’avocate d’associations et de la commune de Rédange, Muriel Ruef, a souligné que « les sommes prononcées, si on les met bout à bout, sont astronomiques », ajoutant qu’il y a une « réponse forte du tribunal sur ce type d’infraction ».

Réactions et plaidoyers

Dans sa plaidoirie, l’avocat de Johnny Demeter avait regretté l’absence au procès du géant du déchet belge Snoeys, qui payait son client pour qu’il récupère les déchets. Décrivant Johnny Demeter comme un « escroc analphabète », il avait assuré qu’il n’avait fait que profiter de failles d’un secteur peu vertueux.

La procureure avait souligné que cette activité génère, dans l’Union européenne, des gains équivalents à ceux du trafic de stupéfiants, mais fait courir un risque pénal bien moindre. Cependant, des préoccupations subsistent concernant le préjudice écologique, jugeant qu’il n’a pas été suffisamment investigué.

Le jugement marque une étape significative dans la lutte contre les trafics illicites de déchets en Europe et souligne l’importance de la détermination des autorités judiciaires à poursuivre et punir ces activités criminelles.

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