Crise politique en Irlande du Nord : le DUP approuve un accord avec Londres pour sortir de l’impasse
Une avancée majeure dans la crise politique
Après deux ans de paralysie politique en Irlande du Nord, une lueur d’espoir apparaît alors que le principal parti unioniste, le DUP, a donné son approbation à un accord avec Londres concernant l’application des règles post-Brexit dans la province. Cette décision survient après le retrait du DUP en février 2022 du gouvernement local et du Parlement nord-irlandais, Stormont, en signe de protestation contre les règles commerciales post-Brexit mises en place entre Bruxelles et Londres. Ces règles étaient perçues comme menaçant la position de la province au sein du Royaume-Uni.
La réaction du chef du parti et du gouvernement britannique
Suite à des mois de négociations avec le gouvernement britannique, le chef du parti Jeffrey Donaldson a annoncé, après un vote interne, que “le résultat a été clair. J’ai été mandaté pour aller de l’avant”. Le gouvernement britannique a salué cette décision comme un “pas significatif”, ouvrant ainsi la voie à la reformation de l’assemblée locale.
Le Ministre en charge de l’Irlande du Nord, Chris Heaton-Harris, a déclaré : “Je pense que maintenant, toutes les conditions sont réunies pour que l’assemblée se reforme”. Il a également exprimé l’espoir de finaliser rapidement cet accord avec les partis politiques habilités à former un exécutif.
Impact de la paralysie politique sur la province
La paralysie politique en Irlande du Nord a entraîné une sérieuse perturbation des services publics dans la province, notamment dans des secteurs clés tels que l’éducation et la santé. Cette crise a été amplifiée par la flambée du coût de la vie, menant à une grève de grande ampleur début janvier, où des dizaines de milliers de fonctionnaires ont réclamé de meilleures rémunérations.
Les prochaines étapes et les réactions
Chris Heaton-Harris a annoncé que les partis habilités à former un exécutif ont prévu de se réunir pour avancer dans ce processus. De son côté, Mary Lou McDonald, cheffe du parti nationaliste pro-irlandais Sinn Fein, s’est dite “optimiste de voir les institutions locales fonctionner de nouveau avant le 8 février”, date limite fixée par Londres pour le redémarrage des institutions.
La première étape consistera en la réunion de l’assemblée locale pour l’élection d’un président, ainsi que la nomination du Premier ministre du futur gouvernement local, qui devrait être Michelle O’Neill, vice-présidente du Sinn Fein.
Les conditions posées par le DUP et les prochaines discussions
Le chef du DUP a souligné que la reprise des institutions locales et le retour de son parti au sein du gouvernement partagé avec les républicains dépendront du vote à Londres d’un projet de loi et d’un accord sur le calendrier. Les détails de l’accord conclu avec Londres seront dévoilés prochainement, et le gouvernement britannique a déjà proposé une enveloppe de 3,3 milliards de livres (3,8 milliards d’euros) conditionnée au redémarrage de l’assemblée locale.
Le DUP s’opposait particulièrement à l’accord conclu l’an dernier entre Londres et Bruxelles, nommé “Cadre de Windsor”, qui régit les échanges commerciaux entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni. Certains au sein des unionistes estiment que ce cadre ne protège pas suffisamment la place de la province au sein du Royaume-Uni, du fait que certaines règles européennes continuent de s’appliquer en Irlande du Nord.
Conclusion
L’Irlande du Nord semble enfin sur la voie de dénouer la crise politique qui a bloqué ses institutions pendant deux ans. L’approbation de l’accord entre le DUP et Londres ouvre la porte à une possible reformation de l’assemblée locale et à la reprise des services publics dans la province. La suite des événements dépendra désormais du vote à Londres et des discussions à venir pour finaliser les détails de cet accord crucial pour l’avenir de l’Irlande du Nord.