Monde

Chaos au Sénégal : La présidentielle reportée, Macky Sall peut rester au pouvoir

Published

on

Le Sénégal reporte l’élection présidentielle, plongeant le pays dans la tourmente

Adoption d’une nouvelle loi controversée

Le Parlement du Sénégal a adopté, dans un climat de grande confusion, un projet de loi visant à repousser l’élection présidentielle au 15 décembre 2024. Cette décision survient après l’exclusion de députés de l’opposition de l’Assemblée nationale. Le vote s’est déroulé avec 105 voix pour et 1 voix contre, selon les informations rapportées par RFI.

Le président de l’Assemblée nationale a confirmé que le vote a eu lieu après l’évacuation par la gendarmerie de plusieurs députés de l’opposition qui s’opposaient à cette mesure. Selon l’Agence France-Presse (AFP), la tension a atteint un tel niveau que des affrontements physiques ont éclaté entre les députés au sein de l’hémicycle.

Autour du Parlement (le Sénégal ne disposant pas de Sénat), des forces de sécurité ont repoussé des tentatives sporadiques de rassemblement à l’appel de l’opposition en utilisant des gaz lacrymogènes. Des manifestants, en petit nombre, ont scandé des slogans qualifiant le président sénégalais, Macky Sall, de dictateur.

Tension dans les rues de Dakar

La zone du Plateau, où siège le gouvernement, a été le théâtre de manifestations restreintes, avec des protestataires défiant les forces de sécurité alors que la vie quotidienne des Dakarois se déroulait aux alentours de l’Assemblée, protégée par des dizaines de gendarmes et de policiers, soutenus par des véhicules blindés.

Un manifestant, Malick Diouf, âgé de 37 ans, a déclaré à l’AFP : “L’essentiel pour moi est de dire non à cet agenda politique, ce coup de force pour essayer de rester au pouvoir.”

Le Sénégal, traditionnellement considéré comme un bastion de stabilité en Afrique de l’Ouest, est actuellement en proie à des tensions vives depuis l’annonce, par le président Sall, du report de l’élection présidentielle prévue le 25 février, une décision vivement critiquée par ses opposants qui la qualifient de “coup d’État constitutionnel”.

Réactions et Conséquences

Cette démarche a suscité l’indignation parmi les candidats qualifiés pour l’élection et au sein de la société civile, ainsi que dans les cercles religieux. Les autorités ont réprimé les premières tentatives de rassemblements dimanche, et ont coupé l’accès à Internet lundi, une mesure de plus en plus courante pour contrer les mouvements de contestation, déjà utilisée par le gouvernement sénégalais en juin 2023, en période de crise politique.

Human Rights Watch a souligné que “le Sénégal est depuis longtemps considéré comme un modèle de démocratie dans la région. Cette réalité est aujourd’hui menacée.”

La crise actuelle ravive le spectre d’un regain de violences, déjà observé en mars 2021 et en juin 2023, avec des conséquences dramatiques incluant des pertes humaines et des centaines d’arrestations.

Le flou entretenu pendant plusieurs mois par le président Sall concernant une éventuelle nouvelle candidature en 2024 a contribué à attiser les tensions par le passé. Il avait finalement annoncé en juillet 2023 qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat.

L’opposition dénonce une dérive autoritaire du pouvoir, et accuse le gouvernement de vouloir éviter une défaite inévitable du camp présidentiel, voire de chercher à prolonger la présidence de Macky Sall, malgré son engagement réitéré de ne pas se représenter.

Inquiétudes et Incertitudes

Cette situation plonge le Sénégal dans l’incertitude et fait craindre un possible embrasement, bien que cela ne se soit pas encore matérialisé. La scission au sein de la classe politique et de la société civile révèle les profondes inquiétudes quant à l’avenir démocratique du pays.

Alors que le Sénégal a été un exemple de stabilité et de démocratie en Afrique de l’Ouest, l’actuelle crise politique remet en question cette réputation.

La décision de prolonger la présidence de Macky Sall au-delà de son mandat actuel pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir politique du pays, et soulever des préoccupations quant au respect des principes démocratiques et de l’alternance au pouvoir.

Il reste à voir comment la situation évoluera dans les prochains jours, et si des mesures seront prises pour apaiser les tensions et rétablir la confiance dans le processus démocratique au Sénégal.

Pour plus d’informations, veuillez nous suivre sur Newcom.lu.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Tendance

Exit mobile version