L’Agence pour le développement de l’emploi au Luxembourg expérimente l’intelligence artificielle pour soutenir ses conseillers
Un projet pilote pour améliorer l’analyse des dossiers des candidats
L’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) au Luxembourg a récemment lancé un projet pilote visant à explorer l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer le traitement des dossiers des candidats. Inès Baer, cheffe du service études et statistiques de l’Adem, souligne que l’IA pourrait constituer une valeur ajoutée dans le traitement des données, tout en mettant en garde contre le besoin d’apporter un regard critique sur son utilisation.
Le projet pilote, initié en février 2023, s’inscrit dans le cadre de l’appel à projets AI4GOV, destiné aux acteurs publics et doté d’un budget de 100 000 euros par programme. Il a pour objectif de développer un modèle statistique permettant aux conseillers de l’Adem d’estimer et de caractériser le risque de chômage à long terme pour les candidats, en se basant sur divers facteurs.
Les facteurs clés du modèle statistique
Inès Baer explique que le modèle statistique se focalise sur des facteurs tels que l’âge, le nombre de jours sans emploi avant l’inscription à l’Adem, ainsi que le nombre de postes déclarés au Luxembourg avant ladite inscription. Ces éléments ont été identifiés comme ayant un fort pouvoir explicatif dans le modèle.
L’IA permettrait ainsi de traiter des quantités massives de données, telles que le nombre de jours passés en emploi dans les deux années précédant l’inscription à l’Adem. Ces informations supplémentaires pourraient offrir aux conseillers une meilleure compréhension des candidats, ce qui leur permettrait de proposer un accompagnement plus adapté, tel que des cours de langue, des programmes de reconversion, ou même le financement du permis de conduire.
Une complémentarité à explorer dans l’analyse des dossiers
Il est mis en avant que l’IA ne vise pas à remplacer les conseillers par des robots, mais à compléter leur expertise dans l’analyse des dossiers des candidats. Cette complémentarité pourrait potentiellement enhancer le service offert par l’Adem, en offrant aux conseillers un outil supplémentaire pour leur permettre d’apporter un accompagnement plus ciblé et personnalisé.
Gabriele Marconi, spécialiste des données au sein de l’Adem, note que l’Agence continue à travailler sur le perfectionnement du modèle statistique, et réfléchit sur sa future utilisation. Il est actuellement en question de savoir si l’IA sera utilisée uniquement au moment de l’inscription d’un candidat, ou si elle sera accessible aux conseillers réguliers. Il est précisé que potentiellement, entre 300 et 400 personnes de l’Agence pourraient bénéficier de cet outil.
Réflexion sur l’utilisation future de l’IA
À ce stade, l’Adem reste en phase de réflexion sur la manière dont l’IA sera déployée. Il est nécessaire de déterminer la meilleure approche pour intégrer cet outil au processus d’accompagnement des demandeurs d’emploi. Cette phase de réflexion s’inscrit dans une volonté de garantir que l’IA soit utilisée de manière pertinente et éthique, afin de maximiser son impact positif sur le soutien aux demandeurs d’emploi.
En somme, l’expérimentation de l’IA à l’Adem représente une avancée significative dans le domaine de l’emploi et de l’accompagnement des demandeurs d’emploi au Luxembourg. L’association de l’expertise humaine et des capacités analytiques de l’IA offre la perspective d’un soutien renforcé et plus personnalisé pour les candidats, ouvrant ainsi la voie à des solutions plus adaptées aux défis du marché du travail d’aujourd’hui.