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Tensions politiques avant l’inauguration du Salon de l’Agriculture : le gouvernement sous pression

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Emmanuel Macron doit inaugurer le Salon de l’Agriculture le 24 février

Les attentes des agriculteurs vis-à-vis du gouvernement

Après près de dix jours de manifestations et de blocages massifs des agriculteurs, le mouvement semble marquer le pas en ce premier week-end de février, suite à la satisfaction relative provoquée par la deuxième salve d’annonces de l’exécutif. Cependant, derrière cette accalmie, une clause de revoyure est fixée au Salon de l’Agriculture. L’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs a averti : « Personne ne doit considérer que c’est terminé ce soir. Le mouvement se transforme. Si on se rend compte que tout ça n’était qu’un effet de manche, le résultat sera catastrophique », ont assuré les présidents respectifs, Arnaud Rousseau et Arnaud Gaillot.

Concrètement, les agriculteurs se donnent jusqu’au 24 février, jour de l’inauguration du Salon de l’Agriculture par Emmanuel Macron, pour voir les « premiers résultats » des annonces du gouvernement. Faute de quoi, le Salon ne sera pas « une visite de santé » pour les politiques, avait prévenu Arnaud Rousseau, dès son audition au Sénat le 31 janvier.

Les mesures annoncées par l’exécutif

L’échéance du 24 février a été anticipée par l’exécutif. Dès le 26 janvier, depuis une exploitation de Haute-Garonne, Gabriel Attal a présenté à trois reprises le Salon comme date butoir pour recevoir « un rapport précis sur l’état de notre souveraineté alimentaire », lancer un « mois de la simplification » et organiser des « réunions » entre le Gouvernement, l’Office français de la biodiversité et les syndicats agricoles en vue de « faire baisser la pression » lors des contrôles.

Le 1er février, le Premier ministre a rajouté à la liste la révision du plan Écophyto, mis « à l’arrêt » entre-temps. Prenant la parole depuis Bruxelles quelques heures plus tard, le président de la République Emmanuel Macron a renchéri : « Il faut mettre en œuvre très vite ce qui a été décidé, et aller au bout des engagements qui ont été pris, pour qu’on puisse avoir dès les prochains jours à nouveau des décisions concrètes, le plus tard pour le Salon de l’agriculture », a-t-il exhorté.

Les enjeux pour le gouvernement

En 2023, Emmanuel Macron n’avait pas échappé à une interpellation d’un manifestant contre la réforme des retraites et d’un autre sur le climat. Cette année, le chef de l’État déambulera dans les allées du SIA à quatre mois des élections européennes et alors que la réglementation de l’UE – le Pacte vert et les accords de libre-échange notamment – est au cœur des récriminations des agriculteurs.

Ce samedi 3 février, le président du Salon, Jean-Luc Poulain, estime sur RMC que le rendez-vous sera peut-être l’occasion « d’échanges un peu plus musclés que d’habitude, peut-être d’invectives » avec les responsables politiques, « mais il restera un lieu d’échange ». Il a cependant écarté l’idée d’un blocage total, soulignant que « Le salon, c’est l’outil de communication des agriculteurs. Je ne vois pas quel est l’intérêt de gêner ou de le casser ». Pour la 60e édition du Salon, son président attend 600 000 visiteurs et même « peut-être un peu plus, parce qu’avec cette crise agricole, on l’a vu, la sympathie, l’empathie pour les agriculteurs est ancrée et profonde chez les Français ».

Selon une enquête d’opinion YouGov pour Le HuffPost, réalisée entre le 29 janvier et le 2 février, 82 % des sondés disaient soutenir la mobilisation des agriculteurs, accentuant ainsi la pression pour l’exécutif.

Au vu de ces éléments, le gouvernement devra faire preuve de réactivité et de concrétiser les annonces faites aux agriculteurs pour éviter une escalade des tensions.

Pour plus d’informations, veuillez nous suivre sur Newcom.lu

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