Electrolux ferme son bureau régional de Singapour et licencie des employés

Contexte de la fermeture du bureau régional de Singapour

La marque suédoise d’électroménager Electrolux a annoncé la fermeture de son bureau régional à Singapour, situé à Rochester Road, et le licenciement de ses employés. La société a indiqué que son équipe de direction commerciale pour la région Asie-Pacifique (APAC) et Moyen-Orient/Afrique (MEA) déménagera également à Bangkok. Selon Mme Samar Refai, directrice de la communication d’Electrolux pour ces deux régions, cette restructuration s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle organisation commerciale pour l’APAC et la MEA, avec l’Australie et la Thaïlande comme pôles majeurs pour le groupe Electrolux dans la région. Elle a expliqué que cette décision vise à rapprocher les capacités régionales et les compétences au plus près des clients, consommateurs, sites de fabrication, centres de R&D et d’innovation.

Mme Refai n’a pas précisé le nombre d’employés impactés par cette décision à Singapour, se contentant de souligner que ces derniers bénéficieront d’un accompagnement optimal lors de cette période de transition et seront traités avec le plus grand respect. Elle n’a pas non plus fourni de détails sur la nature des accords collectifs avec les employés concernés. En revanche, la fermeture du bureau régional de Singapour n’aura aucun impact sur le bureau de vente de la société à Braddell.

Conséquences financières et géopolitiques de la décision

L’annonce de cette restructuration intervient parallèlement à la publication du rapport financier d’Electrolux, selon lequel la perte nette de l’entreprise a plus que triplé en 2023, atteignant 5,2 milliards de couronnes suédoises (environ 500 millions de dollars américains). Le directeur général d’Electrolux, Jonas Samuelson, a qualifié l’année 2023 de “challenging” en raison de cette augmentation des pertes, imputée à une inflation galopante, à des taux d’intérêt plus élevés et à des tensions géopolitiques qui ont eu un impact négatif sur les consommateurs.

Au quatrième trimestre, Electrolux a enregistré une perte nette de 4,1 milliards de couronnes suédoises, soit plus du double de la perte de 1,9 milliard enregistrée au cours de la même période l’année précédente. Ces chiffres sont également inférieurs aux attentes des analystes, qui tablaient sur une perte nette de 2,3 milliards de couronnes suédoises, d’après une enquête de Bloomberg. Pour l’année 2023, le chiffre d’affaires net d’Electrolux s’est élevé à 134,5 milliards de couronnes suédoises, quasiment stable par rapport à celui de 2022, soit 134,9 milliards de couronnes suédoises, et conforme aux attentes des analystes.

Electrolux avait pourtant connu une période faste durant la pandémie de COVID-19, les consommateurs, contraints de rester chez eux, ayant porté leur attention sur l’amélioration de leur intérieur. Cependant, la société a été confrontée à des perturbations de sa chaîne d’approvisionnement et peine désormais à s’adapter à une demande plus faible. En octobre dernier, elle avait annoncé son intention de supprimer environ 3 000 emplois, après avoir annoncé, l’année précédente, la suppression de 4 000 emplois, principalement en Amérique du Nord.

Perspectives d’avenir pour Electrolux

Cette restructuration draconienne et les résultats financiers décevants d’Electrolux soulignent les défis auxquels est confrontée l’entreprise dans un contexte économique mondial incertain, marqué par des fluctuations géopolitiques et des bouleversements logistiques dus à la pandémie. La décision de délocaliser ses activités commerciales vers l’Asie du Sud-Est met en lumière l’importance stratégique que revêtent désormais des marchés comme l’Australie et la Thaïlande pour Electrolux. Néanmoins, la société devra faire face à des ajustements structurels importants et à des défis d’adaptation pour retrouver sa rentabilité et sa compétitivité dans les années à venir.

En fin de compte, cette nouvelle met en lumière la complexité des enjeux économiques et géopolitiques auxquels sont confrontées les grandes entreprises multinationales, et souligne la nécessité de stratégies d’adaptation rapides et flexibles pour faire face à un environnement commercial en perpétuelle évolution.