Le Théâtre de Land de Bade présente “La Fille à la Boîte à Chapeau” à Zweibrücken

Le Badisches Landestheater a récemment organisé une représentation spéciale à l’Aula du lycée Hofenfels de Zweibrücken pour les élèves des classes de neuvième et de dixième. La pièce intitulée “La Fille à la Boîte à Chapeau” a été mise en scène pour commémorer l’un des jours les plus sombres de l’histoire du sud-ouest de l’Allemagne, le 22 octobre 1940. Au cours de cette journée tragique, presque toute la population juive du Bade, de la Palatinat et de la Sarre a été déportée vers le camp d’internement français de Gurs, situé dans le sud de la France.

Un Devoir de Mémoire à Travers le Théâtre

Le Badisches Landestheater a joué “La Fille à la Boîte à Chapeau” à l’Aula du lycée Hofenfels, soutenu par la Bezirksverband Pfalz. Christina Rauch, également membre du comité culturel de la Bezirksverbandes, a activement promu la présentation de cette pièce significative retraçant une partie de l’histoire allemande à Zweibrücken. Les élèves des neuvième et dixième classes des deux lycées de Zweibrücken ont été conviés à cet événement spécial.

Lors de la représentation, les acteurs ont captivé le public en retraçant les événements tragiques qui se sont déroulés dans notre région à l’époque. Les agents de la Gestapo ont fait irruption de bon matin dans les habitations des citoyens juifs de Bruchsal. Les personnes arrêtées devaient être prêtes à voyager en moins d’une heure. Elles ont été transportées par trains et camions jusqu’au camp de Gurs, distant de 1300 kilomètres. Nombre de ces déportés, en particulier les personnes âgées, ont succombé aux rigueurs du voyage. Un film de propagande nazie d’environ une minute intitulé “Bruchsal judenfrei – Les derniers Juifs quittent Bruchsal” témoigne de cette déportation à partir de Bruchsal.

Un Témoignage Poignant

La pièce écrite par l’auteur Lisa Sommerfeldt s’inspire de cet événement. Ce film constitue le seul document visuel montrant la déportation du sud-ouest de l’Allemagne : 123 citoyens juifs du district de Bruchsal se dirigeant vers le train. Près des deux tiers d’entre eux avaient plus de 50 ans, parmi lesquels sept enfants âgés de huit à 15 ans. L’un de ces enfants était une fille portant une boîte à chapeau. Son nom : Edith Löb. Elle avait 13 ans lorsqu’elle a été déportée à Gurs avec sa mère et sa grand-mère. Alors, qu’elle trouva asile après sa libération du camp sous un faux nom dans un pays étranger, son petit frère Heinz était à ce moment-là dans un foyer pour enfants à Frankfurt, leur père étant déjà aux États-Unis. Après la guerre, elle réussit à émigrer à New York, mais malheureusement, Heinz et sa mère ont péri à Auschwitz.

La pièce soulève la question de ce que signifiait être juif en Allemagne à cette époque. Edith partage ses expériences d’exclusion et de stigmatisation. Même sa meilleure amie, incrédule, ne peut accepter qu’Edith soit juive, car elle a appris que les Juifs étaient sales, et ce n’est pas le cas d’Edith. Christina Rauch insiste sur l’importance de se souvenir du passé et martèle aux élèves “Plus jamais ça”, les incitant à favoriser un climat de convivialité et d’harmonie entre tous.

Pour plus d’actualités comme celle-ci, suivez-nous sur Newcom.lu.